«La littérature a montré que les connaissances des médecins concernant le cannabis sont insuffisantes. Jusqu'à récemment, il n'existait pas de moyen de se renseigner sur le cannabis», explique Joanna S. Zeiger, MS, PhD, PDG de la Canna Research Foundation. D’ailleurs, une étude démontre que seuls 19 % de ces patients souhaitaient discuter du cannabis avec leur médecin, tandis que 34 % seulement des médecins ont posé des questions sur la consommation de cannabis. Alors qu’un grand nombre de ces répondants ont fait état d'effets bénéfiques de la consommation de cannabis sur le sommeil, la douleur et l'anxiété. À travers cette étude, ils ont voulu «comprendre si les connaissances et les attitudes à l'égard du cannabis influençaient l'aisance des médecins à parler du cannabis à leurs patients, s'ils leur conseillaient d'arrêter d'inhaler du cannabis, s'ils demandaient aux patients à quelle fréquence ils consommaient du cannabis et quelle était leur voie d'administration préférée», a déclaré Mme Zeiger. Selon les chercheurs, les médecins dont l'attitude était incertaine vis-à-vis du cannabis avaient les connaissances les plus faibles et étaient les moins susceptibles de discuter du cannabis avec leurs patients. Ainsi, ceci démontre que le manque de formation sur le cannabis et le système endocannabinoïde est l'un des obstacles les plus courants à la connaissance et à la volonté de consulter des patients. Selon Mme Zeiger : «Des patients souffrant de tous types de pathologies consomment du cannabis. Il est donc important que les médecins se renseignent sur le cannabis afin de pouvoir poser à leurs patients les bonnes questions, verbalement ou sur des formulaires d'admission - ou les deux - sur leur consommation de cannabis et d'en discuter sans jugement.» Encore plus, elle souligne que bien que le cannabis est bénéfique dans de nombreuses situations, il a également des effets indésirables. Les patients doivent donc être éduqués pour maximiser les effets positifs du cannabis tout en minimisant ses effets néfastes. Qui plus est, «à l'heure actuelle, il est difficile d'aborder la question de la posologie, de la fréquence d'utilisation et des ratios de cannabinoïdes, étant donné que peu de recherches ont été menées et que ces paramètres diffèrent probablement en fonction des symptômes/conditions traités». Et les médecins doivent jouer un rôle important dans la déstigmatisation du cannabis et permettre à leurs patients d’avoir accès au cannabis médical. De plus, en usant de leur influence, ils pourront s’assurer que plus de recherches soient faites afin de mieux accompagner leurs patients.