Le premier salon du Cannabis, CanFest, de CanEmpire est annuléActualité du jour

Publié le 20 mai 2022 par AQIC

L’organisatrice du premier salon du cannabis de Québec dénonce une «campagne de peur» de la part du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), qui l’a forcée à annuler son événement à trois semaines d’avis.

 

La toute première édition du CanFest devait avoir lieu le 28 mai prochain au Complexe Capitale Hélicoptère (CCH). La visite d’un agent du MSSS au début du mois a cependant tout fait basculer puisque ses mises en garde concernant de possibles amendes salées ont fait en sorte que le CCH a mis un terme au contrat le liant au CanFest.

 

La présidente de CanEmpire, qui organise l’événement, ne digère pas la façon de faire du MSSS et estime que son organisation est traitée «comme des criminels».

«Le ministère est allé raconter des informations sur notre événement qui n’étaient pas vraies. Il mentionnait [...] qu’on allait faire la promotion du cannabis, que notre événement était illégal, alors qu’aucun avis de non-conformité n’a été remis parce que rien n’a été jugé illégal. C’est seulement selon des prévisions de ce qu’eux croyaient qu’il allait se passer», déplore Awa Diagne.

Festival de cannabis «interdit»

Par courriel, le MSSS a confirmé avoir remis une lettre à CCH en lien avec le CanFest. On y rappelle qu’il est «interdit à quiconque d’associer à une installation... un nom, un logo, un signe distinctif, un dessin, une image ou un slogan associé au cannabis, à une marque de cannabis, à la SQDC ou à un producteur de cannabis. Il en est de même pour l’association à un événement sportif, culturel ou social. Par exemple, il est interdit d’organiser un festival de cannabis», est-il écrit.

Awa Diagne réplique que l’événement se voulait avant tout «éducatif» et comprenait «divers exposants, des conférenciers et des ateliers, dans le but de faire de l’éducation.»

«On a dû se tasser»

Du côté du Complexe Capitale Hélicoptère, on confirme que le passage d’un agent du MSSS les a convaincus de se retirer de l’événement. «Le ministère nous a mis au parfum de la loi encadrant le cannabis. On s’est rendu compte qu’on risquait de recevoir plusieurs [constats] d’infractions», a indiqué sa directrice générale, Stéphanie Huot.

«On a évalué le risque, simplement, et on a pris le temps de réfléchir et on a dû se tasser», a-t-elle ajouté.

Mais pour Mme Diagne, «la loi du cannabis est extrêmement large et laisse beaucoup trop place à l’interprétation.»

«C’est carrément de l’intimidation, d’aller faire des menaces de remettre des amendes de 500 000 $ et de mentionner que notre événement est illégal alors que c’est faux», avance-t-elle.

Elle déplore aussi que le ministère soit entré en contact avec le Centre des congrès de Lévis, qu’elle et son équipe avaient approché pour relocaliser le CanFest, afin de les mettre en garde.

«Toutes les règles étaient respectées»

Mme Diagne peine à comprendre la décision des fonctionnaires de la Santé, surtout que de nombreux changements ont été apportés «afin de respecter la loi.»

«Toutes les règles étaient respectées. On a même été plus prudent que nécessaire. On a coupé énormément de choses par rapport à l’événement qu’on voulait organiser en 2019. [...] On a enlevé tout ce qui touchait au cannabis récréatif. On a coupé tout ce qui pouvait être un problème pour garder le strict minimum.»

  1. l’After-Party a survécu au CanFest et il se tiendra au Centre des congrès de Québec. Un spectacle avec l’humoriste Jérémy Demay, suivi de prestations musicales de Souldia et Alaclair Ensemble sont toujours prévus.

CE QUE DIT LA LOI ENCADRANT LE CANNABIS

Article 52

Il est interdit d’associer à une installation sportive, culturelle ou sociale, à une installation maintenue par un établissement de santé ou de services sociaux ou à un centre de recherche un nom, un logo, un signe distinctif, un dessin, une image ou un slogan associé au cannabis, à une marque de cannabis, à la Société québécoise du cannabis ou à un producteur de cannabis.

Quiconque contrevient aux dispositions du premier alinéa ou du deuxième alinéa commet une infraction et est passible d’une amende de 5 000 $ à 500 000 $. En cas de récidive, ces montants sont portés au double

SOURCE: Journal de Québec