• La légalisation n'a pas mené à une augmentation de la consommation chez les jeunes
  • La légalisation n'a pas mené à une augmentation de la consommation chez les jeunes

Legalization has not led to an increase in consumption among young peopleDaily news

Published 20 October 2023 by AQIC

En dépit des craintes qui entouraient la légalisation du cannabis en 2018, les jeunes de 15 à 24 ans ne consomment pas davantage de cannabis depuis sa légalisation, montre une étude de la santé publique de Montréal. En fait, seuls les adultes de 35 ans et plus consomment davantage de cannabis depuis qu’il est en vente libre.

En se basant sur les données de l’enquête québécoise sur le cannabis qui permet de suivre l’évolution de la consommation de cette substance et des pratiques qui y sont associées, la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal a établi le portrait de la consommation des Montréalais de 2018 à 2022.

Le premier constat que fait l’agence de santé depuis la légalisation du cannabis au Québec est une augmentation significative  de la consommation qui est passée de 17 % en 2018 à 23 % en 2022, dans la métropole.

Mais, souligne Natalia Gutierrez, agente planification, programmation, recherche à la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, cette augmentation se retrouve uniquement chez les 35 ans et plus et non pas chez les jeunes.

C’était une grande préoccupation de la communauté [avant la légalisation], mais ça nous rassure de voir qu’on ne voit pas d’augmentation. C’est resté stable chez les 15-17 ans et chez les 18-24 ans également, a expliqué Mme Gutierrez au micro de l’émission Tout un matin, sur les ondes d’Ici Première.

Bien qu’elle soit demeurée stable depuis la légalisation, c’est toujours chez les Montréalais de 18 à 24 ans que la consommation demeure la plus élevée (38 %) ainsi que chez les 35 à 53 ans (37 %).

Par ailleurs, les hommes montréalais sont toujours plus nombreux à consommer du cannabis que les femmes. Selon l’étude de la santé publique, 25 % des répondants de 15 ans et plus ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois en 2022, contre 21 % pour les femmes.

En 2018, ces données étaient respectivement de 21 % chez les hommes et de 14 % chez les femmes.

Faible variation de la fréquence de consommation

Outre le fait que les Montréalais ont été globalement plus nombreux à consommer du cannabis depuis sa légalisation, la fréquence de consommation, elle, est sensiblement demeurée la même, ont constaté les analystes. Bref, plus de gens consomment, mais pas plus souvent qu’avant. 

En 2018, 16 % des consommateurs affirmaient le faire sur une base quotidienne contre12 % en 2022. Les consommateurs dits réguliers sont demeurés à 23 %, tandis que les occasionnels sont passés de 18 à 21 % au cours de la période étudiée. La plus importante catégorie de consommateurs, soit ceux qui font usage de cannabis moins d’une fois par mois, est demeurée stable à 44 %, en hausse d’un point de pourcentage depuis 2018. 

On aurait pu penser que la légalisation allait faire qu’on ait plus de consommateurs réguliers alors qu’on ne voit pas ces changements dans aucun des patrons de consommation.

Une citation de Natalia Gutierrez, agente planification, programmation, recherche à la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

Diversification des modes de consommation

S’il est un aspect qui a nettement évolué depuis la légalisation du cannabis par le gouvernement Trudeau, c’est la façon dont les Montréalais consomment. La légalisation a en effet entraîné la mise en marché de nombreux produits comestibles, de gouttes orales, de vaporisateurs, de boissons, de capsules et de dispositifs de vapotage.

Bien que fumer le cannabis demeure le principal mode de consommation, sa popularité a décru de 13 % entre 2018 et 2022, passant de 93 % à 80 %. Les produits comestibles viennent ensuite avec 36 % de la faveur populaire suivis des gouttes orales (34 %), des boissons (21 %), du vapotage (20 %), des vaporisateurs (19 %) et des capsules (17 %).

Les boissons et les gouttes orales sont les modes de consommation qui affichent les plus importants gains de popularité, passant respectivement de 6 à 21 % et de 17 à 34 % entre 2018 et 2022. 

Parmi l’ensemble des consommateurs montréalais de 15 ans et plus, les données de 2019 et de 2022 n’indiquent aucun changement statistiquement significatif quant à la proportion de consommateurs déclarant vapoter du cannabis, passant de 16 % à 20 %, notent par ailleurs les auteurs de l’étude.

La SQDC gagne du terrain

Pour ce qui est des sources d’approvisionnement, les consommateurs ont été de plus en plus nombreux à délaisser le commerce illégal pour se tourner vers la Société québécoise du cannabis.

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