• 5 years after the legalization of cannabis in Quebec
  • 5 years after the legalization of cannabis in Quebec

Bilan 5 ans après la légalisation du cannabis au QuébecActualité du jour

Publié le 18 octobre 2023 par AQIC

Cinq ans après la légalisation du cannabis au Canada, les producteurs québécois font état d’une «course à obstacles» pour se lancer en affaires et en ont assez d’être ignorés par le gouvernement provincial.

«Je vais te résumer ça en une phrase: c’est d’avoir le vent dans la face tout le temps, ça n’arrête jamais», lance le président du Groupe Fuga, Philippe Laperrière, qui produit du cannabis à Stoneham, dans la région de Québec. «C’est déjà difficile d’être un entrepreneur, mais de l’être dans une industrie naissante et avec beaucoup de préjugés, c’est une course à obstacles fois 1000.»

S’il juge que ce milieu est «extraordinaire» et une «rencontre entre la science et les traditions», Philippe Laperrière ne cache pas son amertume face au cadre réglementaire québécois.

«On vit dans une sorte de prohibition légalisée», ironise-t-il. 

Celui qui connaît malgré tout un succès d’estime – Fuga a notamment attiré des clients d’Allemagne dans ses installations – ne peut par exemple pas compter sur des programmes gouvernementaux ou sur des investissements institutionnels du ministère de l’Économie ou d’Investissement Québec. 

La perception de ce marché serait encore trop négative du point de vue gouvernemental, avance M. Laperrière.

«On peut tu arrêter d’être la bête noire?», lance-t-il. «On aurait l’occasion de devenir un leader à l’international, mais le Québec n’aide pas.»

L’entreprise, dont les revenus sont estimés à plus d’un million de dollars, a dû négocier pour se faire ouvrir un compte dans une banque et obtenir une simple marge de crédit.

Cinq ans de «montagnes russes»

Du côté de l’Association québécoise de l’industrie du cannabis (AQIC), on brosse un portrait mitigé des cinq premières années de la légalisation.

«Dans une perspective de santé publique [...], tout ce qui était appréhendé quant à la légalisation ne s’est pas produit», avance le président de l’AQIC, Pierre Leclerc. «La légalisation, jusqu’à maintenant, ça démontre que c’est une excellente politique de santé et de sécurité publique pour une substance comme le cannabis.»

M. Leclerc qualifie les cinq dernières années de «montagnes russes», notamment en raison du cadre plus restrictif au Québec qu’ailleurs au Canada.

«Nous sommes la seule province au Canada à avoir observé une baisse des ventes des produits de cannabis lors de la dernière année», illustre-t-il. «Pas une baisse de la consommation, mais des ventes, donc de la captation du marché illicite.»

Cette diminution des ventes viendrait, selon M. Leclerc, miner la mission première de la Société québécoise du cannabis (SQDC) d’amener les consommateurs dans le giron légal.

«Il n’y a pas de réussite de la légalisation sans une industrie en santé. C’est économiquement impossible», résume le président de l’AQIC.

Le gouvernement du Québec est donc invité par l’industrie à «simplement écouter».

«Ce qu’on demande, c’est d’avoir une toute petite table pour se rencontrer et discuter de certains enjeux», résume Pierre Leclerc.

POUR LIRE LA SUITE: Le Journal de Québec