Il y a quelques années, un couple d’Américains cherchant à construire une maison à consommation énergétique nette zéro a sollicité le Québécois Anthony Néron. La demande des propriétaires ? Qu’il isole leur demeure de Cape Cod, au Massachusetts, au moyen d’un matériau écologique capable de résister aux aléas du climat maritime : le béton de chanvre. Sans son expertise, leur projet n’aurait jamais abouti.
L’artisan de Sherbrooke avait 18 ans lorsqu’il a découvert le potentiel de cette plante industrielle. « Je me suis dit : moi, ça va être mon outil pour faire ce que je peux pour l’environnement. Mon intention, c’était vraiment d’avoir une solution pour la crise climatique. »
C’était en 2005. Depuis, avec son entreprise, DuChanvre, il a participé à plus de 350 projets mettant en valeur le béton de chanvre, ici et aux États-Unis. Des bâtiments commerciaux et des constructions résidentielles, y compris la conversion d’un vieux couvent en tour de condos.
Anthony Néron est convaincu qu’une utilisation plus répandue de cette plante pourrait diminuer de façon spectaculaire l’empreinte carbone de l’industrie de la construction et des bâtiments. À lui seul, le chauffage des immeubles représente près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec, d’après le ministère de l’Environnement du Québec. Une meilleure isolation des édifices fait partie des solutions ciblées par le gouvernement pour diminuer l’empreinte carbone du patrimoine bâti, puisqu’elle réduit sa consommation d’énergie.
Or, l’usage de matériaux ultratransformés et la production de déchets doivent aussi être considérés lorsqu’on dresse le bilan environnemental d’un bâtiment.
Sous-espèce du cannabis très faible en THC, le chanvre est connu pour sa capacité à stocker de bonnes quantités de CO2 durant sa croissance. Matériau durable, il s’illustre aussi grâce à ses propriétés isolantes, tant du point de vue acoustique que thermique.
"Tu ne peux pas décarboner la construction en continuant à utiliser la laine de roche, du plastique, des polythènes, des matériaux qui polluent la nappe phréatique et qui détruisent l’environnement." - Anthony Néron, propriétaire-fondateur de l’atelier DuChanvre
D’où l’intérêt de développer un matériau durable, dont la transformation sera moins polluante et dont les résidus seront biodégradables. Ce défi, les plantes industrielles le relèvent avec brio.
POUR LIRE LA SUITE: La Presse
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